Les invertébrés

Parmi les invertébrés, le groupe des arthropodes rassemble l’essentiel de la biodiversité animale et comprend notamment les insectes. Pour ce groupe d’animaux le plus diversifié sur Terre et le moins bien connu, il est nécessaire d’utiliser de nombreuses techniques de collecte et de les mettre en œuvre dans la durée. Dans le programme Life On Trees, nous utilisons des appareils de Berlèse pour extraire la faune de l’humus accumulé sur les branches. Nous effectuons des collectes manuelles ou par battage du feuillage dans la couronne de l’arbre. Des pièges de couleur sont suspendus aux branches pour collecter des diptères et des hyménoptères. Des morceaux de bois mort issus de l’arbre sont mis en émergence pour recueillir les insectes xylophages. Nous disposons aussi dans l’arbre des appâts arboricoles pour les fourmis et testons la fumigation du feuillage.

Afin d’obtenir une image plus complète de la succession des cortèges d’espèces d’insectes évoluant au sein de la couronne en fonction des différentes saisons et de la phénologie de l’arbre, des pièges d’interception (SLAM et Polytrap) sont disposés dans le houppier et sont relevés régulièrement pendant une année.

Nous réalisons aussi un inventaire des espèces de Lépidoptères Hétérocères présentes dans les environs immédiats des arbres d’étude. Ceci afin de mieux appréhender la diversité de la communauté locale de papillons, mais surtout pour échantillonner les représentants adultes d’un maximum d’espèces afin de faciliter, dans un second temps, l’association des chenilles collectées sur l’arbre lui-même ou sur les espèces végétales qu’il héberge avec les papillons observés.

Une partie des lots d’insectes collectés est traitée par la taxonomie morphologique classique et une autre partie est traitée par la méthode du DNA metabarcoding (séquençage d’un ensemble de génomes) pour obtenir un proxy du nombre d’espèces contenues dans ces échantillons basé sur le nombre de MOTU (Molecular Taxonomic Unit) différenciés.

Nous obtiendrons ainsi une estimation « morphologique » et en parallèle, une estimation « moléculaire » du nombre d’espèces d’insectes collectés dans l’arbre.

Malgré la combinaison de toutes ces techniques, nous n’aurons à terme qu’une vision partielle de la faune d’arthropodes associée à l’arbre, puisqu’elle se renouvelle avec le temps, mais les chiffres seront sans doute déjà surprenants et révélateurs de l’énorme diversité d’insectes associée à l’arbre pendant une période d’une année.